De plus en plus de particuliers sautent le pas pour produire leur propre électricité solaire. Cependant, une question essentielle reste souvent négligée : quelle part de cette énergie vais-je réellement consommer moi-même ? Cette part, c’est ce qu’on appelle l’autoconsommation. Et c’est elle qui détermine en grande partie la rentabilité de votre investissement. Calculer vos besoins en autoconsommation va également vous permettre de choisir une installation parfaitement adaptée à votre situation, sans risque de surdimensionnement ou de sous-dimensionnement. Voici comment procéder pour parvenir à une estimation réaliste.
Sommaire
Comprendre l’autoconsommation en quelques mots
Comment calculer ses besoins en autoconsommation en 4 étapes ?
Comment maximiser son autoconsommation solaire ?
Comprendre l’autoconsommation en quelques mots
L’autoconsommation, c’est le fait de consommer chez soi l’électricité produite par ses panneaux solaires photovoltaïques. Plutôt que de dépendre uniquement du réseau, on utilise en priorité l’énergie que l’on produit soi-même. Le reste de nos besoins en électricité sont ensuite couverts par notre fournisseur d’énergie.
Pour rappel, lorsque vous possédez des panneaux solaires, plusieurs choix d’utilisation de l’électricité solaire s’offrent à vous :
- Vous optez pour l’autoconsommation totale, c’est-à-dire que vous allez chercher à maximiser votre autoconsommation car ce qui n’est pas utilisé ne peut être revendu.
- Vous choisissez l’autoconsommation avec revente de surplus, ce qui permet de réinjecter l’électricité non consommée dans le réseau moyennant une contrepartie financière.
- Vous optez pour la revente totale : vous ne consommez rien de votre production et revendez tout. Cette dernière option est rarement applicable chez les particuliers car peu intéressantes pour les petites installations.
Il existe une notion essentielle à connaître lorsque l’on cherche à calculer son besoin en autoconsommation : le taux d’autoconsommation. Celui-ci correspond à la part de l’électricité solaire consommée sur place.
Par exemple, si vous produisez 4000 kWh/an avec vos panneaux photovoltaïques et en consommez 1000 kWh sur place, votre taux d’autoconsommation s’élève à 25 %. En règle générale, le taux d’autoconsommation moyen d’un foyer oscille entre 20 et 40 %, en l’absence de solutions de stockage.
→ Pour approfondir le sujet, la rédaction vous conseille : Comment fonctionne l’autoconsommation solaire ?
Comment calculer ses besoins en autoconsommation en 4 étapes ?
Étape 1 : Connaître sa consommation électrique annuelle
Pour calculer vos besoins en autoconsommation, vous aurez d’abord besoin d’avoir une bonne connaissance de votre consommation électrique. Vous pourrez retrouver votre consommation réelle annuelle sur vos factures d’électricité, exprimée en kWh/an.
Mais au-delà du chiffre global, il est essentiel de se demander quand et comment vous consommez l’électricité. Êtes-vous souvent chez vous en journée ou plutôt le soir ? Quels appareils possédez-vous (chauffe-eau, électroménager, chauffage électrique…) et comment fonctionnent-ils habituellement ?
Étape 2 : Estimer la production solaire de votre future installation
Votre capacité à produire de l’électricité dépend de plusieurs facteurs :
- Votre localisation : même si l’ensoleillement est intéressant partout en France pour produire de l’électricité solaire, il varie selon les régions.
- L’orientation et l’inclinaison de votre toiture : idéalement, il faut que les panneaux soient orientés plein sud, à environ 30-35°.
- La puissance installée, qui s’exprime en kilowatt-crête (kWc).
En moyenne, en France, une puissance d’1 kWc produit environ 1000 à 1300 kWh/an. Cela signifie qu’une installation de 3 kWc produira environ 3000 à 4000 kWh/an, selon les conditions locales.
Des outils en ligne gratuits comme notre simulateur solaire permettent d’estimer avec précision votre production, en tenant compte de votre adresse, vos habitudes de consommation et l’orientation de votre toiture.
Étape 3 : Estimer la part autoconsommée
Comme nous l’avons vu, vous ne pourrez pas consommer 100 % de votre production solaire, notamment parce que l’énergie est produite en journée, par beau temps.
Pour rappel, le taux d’autoconsommation moyen est compris entre 20 et 40 %. 20 % d’autoconsommation correspond à un foyer généralement absent la journée, tandis que si vous êtes présent, ou que vous travaillez de chez vous, vous tendrez plutôt vers 40 %.
Si vous avez la possibilité d’étudier votre consommation d’électricité journalière, et la manière dont celle-ci se répartit au cours de la journée, vous aurez une bonne base pour pouvoir calculer votre besoin en autoconsommation. Cela est généralement possible si vous êtes équipé d’un compteur Linky.
Étape 4 : Dimensionner votre installation solaire
Gardez en tête que l’objectif n’est pas forcément de produire autant que vous consommez, mais de trouver un équilibre optimal entre production, consommation et rentabilité.
Deux approches sont envisageables :
- L’approche « éco » : choisir une petite installation (3 kWc) pour autoconsommer un maximum de ce que vous produisez, avec peu de surplus à revendre.
- L’approche « hybride » : opter pour une installation un peu plus grande (6 kWc), autoconsommer une partie et revendre le surplus. L’investissement de départ sera plus élevé mais potentiel de rentabilité à long terme également plus fort.
→ Cet article pourrait vous intéresser : Quelle est la production moyenne d’un panneau solaire par jour ?
Comment maximiser son autoconsommation solaire ?
Calculer son besoin en autoconsommation solaire avant de mettre en place votre installation est une excellente initiative. Toutefois, n’oubliez pas qu’il est toujours possible d’effectuer quelques ajustements pour augmenter votre taux d’autoconsommation.
Voici quelques leviers efficaces :
- Programmer les appareils électroménagers : dans la mesure du possible, utilisez vos machines (lave-linge, lave-vaisselle, sèche-linge) en journée, quand vos panneaux produisent le plus. Beaucoup d’appareils disposent déjà d’un programmateur intégré.
- Piloter le chauffe-eau en heures solaires : un ballon d’eau chaude représente une grande part de la consommation d’un foyer. S’il est électrique, vous pouvez le relier à un contacteur solaire pour qu’il fonctionne uniquement en journée.
- Se munir d’un système de suivi de la production et de la consommation : des modules de gestion d’énergie (type domotique solaire) permettent d’optimiser automatiquement la répartition de l’énergie produite, en priorisant les usages en temps réel.
- Ajouter une batterie, si le budget le permet : une batterie domestique permet de stocker l’électricité produite la journée pour l’utiliser plus tard. Elle peut faire grimper votre autoconsommation à 70-80 %, mais représente un investissement au départ.
Vous savez maintenant pourquoi il est important de calculer son besoin en autoconsommation solaire et comment vous y prendre pour commencer à l’estimer.
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